Avons-nous vraiment préparé la naissance ?

C’était hier. Voilamaman et moi préparions la valise pour la maternité et surtout le petit sac qui l’accompagne et contient les affaires de première nécessité pour l’accouchement. Assis en tailleur, autour de nous les innombrables vêtements pour bébé, nous trions.

Je suis pris d’une angoisse inattendue. Toutes ces affaires, c’est très bien, cette quinzaine de bodies, tant mieux, mais sommes-nous sûrs de pouvoir l’habiller la première fois ? Parmi ces quinze bodies, si nous n’avions aucune taille naissance ? Quelqu’un a-t-il vérifié ? Voilà que le souci tout pratique de la vie quotidienne du bébé, le confort de ses premières heures, m’assaillent. Pour la première fois, j’ai vraiment pensé au bébé. Comme le navigateur en partance imminente pour les Indes. Il rêve d’épices nouvelles, se représente le cap de Bonne-Espérance et les privations en mer mais pas ce qu’il emportera dans son paquetage le lendemain. A-t-il vraiment préparé son voyage ? Je m’étais représenté la poussette et l’écharpe de portage. Nous les avons achetées. Mais je n’avais jamais pensé à vérifier avoir quelque chose à mettre sur le dos du bébé. Ai-je vraiment préparé la naissance ?

Et puis non. Je me refuse à accepter cet état de fait. Nous assurerons les conditions de vie quotidienne de notre bébé et c’est ma joie. Je ne me résous pas pour autant à réduire mes pensées au cadre strict de sa subsistance mais les ouvre aux grands horizons de l’espérance (qui loge souvent en de toutes petites choses). Je ne veux pas seulement qu’il survive, je veux qu’il vive.