Pas de cadeau !

L’anniversaire est un rendez-vous magique. Sauf pour le cadet.

Dans notre monde de Moldus, une prise de rendez-vous suppose une date, un horaire, un lieu, un contenu. Dans le monde des magiciens, c’est plus simple. Une date, c’est tout. On s’en tient à ça, une date, une seule, toujours la même, et on suppose que le rendez-vous, la fête d’anniversaire, aura bien lieu. Le gâteau doit tomber là sur mes genoux et sans se renverser je vous prie. Et dessus une bougie, et un cadeau, un chant, des cris, des applaudissements. Comme par magie. C’est ça un anniversaire. Un truc de magicien. Sauf pour le deuxième, Voilabébé2 en l’occurrence. Aucune magie, tout est éventé.

Anniversaire cadeau bébé 1 an quel cadeau

A qui la faute ? Son frère aîné. S’il est charmant et généreux, Voilabébé1 est bien trop Moldu pour distiller une quelconque once de magie dans ce monde de brutes. Ce qui l’amuse, lui, ce sont les ficelles, les subterfuges. La magie, c’est un truc de bébé, à 3 ans, je suis grand.

A peine rentré à la maison, Voilabébé1 me saute dessus : « papa, papa, papa, papa, papa, papa, papa, papa, papa, papa ».

« Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui ».

« On a acheté un cadeau et un gâteau pour son oiniversaire ! »

« C’est génial ! Dis donc, tu sais que ton frère est là à côté de toi. C’est une surprise hein ».

« Oui je sais, je suis grand. Mais on a acheté une grue et un gâteau à la framboise pour son oiniversaire ».

Patatras, tout est éventé. Il n’est pas prêt d’intégrer Poudlard celui-là. Mais le pire reste à venir.

L’heure du rendez-vous arrive. On apporte le gâteau sur les genoux de Voilabébé2, on chante, on crie, on applaudit.

« Allez mon petit bonhomme, tu souffles ta première bougie d’anniversaire ? On va t’aider ».

Les parents bloquent leur respiration, prêts à souffler. Et un phénomène étrange se produit. Pfiou, la bougie est soufflée. Magique ? Non, Voilabébé1.

« Dis donc, tu aurais pu laisser ton frère souffler ? »

« Nan y sait pas faire, moi je suis grand ».

Foutu Moldu va.

On apporte le cadeau. Tiens petit bonhomme, on va t’aider à l’ouvrir. Et là, deux mains agrippent le paquet, le déchirent en tous sens. Vous avez devinez ?

Comment emballer un cadeau méthode

« Dis donc Voilabébé1, c’est ton anniversaire ou celui de ton frère ? »

« Mais lui y sait pas faire, il est petit ».

« Tu voulais l’aider ? »

« Oui parce que moi je suis grand ».

L’aîné ne fait pas de cadeaux, ouvre ceux de son petit frère mais est serviable, c’est déjà ça.

Avant la naissance, on prépare l’aîné. « Tu sais, tu vas avoir un cadeau, un petit frère ou une petite soeur ».

Lui a compris qu’il aurait tous les cadeaux de son petit frère ou sa petite soeur…

L’anniversaire de bébé : la chose la plus aberrante du monde

« Maman, Papa, c’est 7 heures (Les Lyonnais disent c’est 7 heures. No comment) ». Le signal. Tout le monde se lève, c’est la course.

Allez les bonhommes, on se lève. Mais dépêchez-vous un peu. Viens, Voilabébé2. Non ne mange pas ton biberon. Et bois ta chaussure. Enfin non l’inverse, je ne sais plus. Mais dépêche-toi !! Ah mais dis donc c’est ton anniversaire. Joyeux anniversaire mon petit chou. Bon dépêche-toi un peu. Non mais tu te rends compte, c’est ton anniversaire. Bon, t’as fini ton biberon. Viens ici que je mette ta chaussure. Voilabébé1, tu sais que c’est l’anniversaire de ton frère ? Mais dépêchez-vous !

Aucune réaction de la part de Voilabébé2. C’est son anniversaire et il mange sa chaussure, l’air machinal. Et puis c’est un anniversaire particulier, le premier. Ton premier anniversaire Voilabébé2, non mais tu te rends compte ? Non. Il mange sa chaussure, la dent ferme.

Non, ce n'est pas un paquet cadeau mon bonhomme, c'est le linge sale

Non, ce n’est pas un paquet cadeau mon bonhomme, c’est le linge sale

Son anniversaire, des mois que nous y pensons, nous parents. Quelle belle journée ce sera ! On lui fera la fête, il rira aux éclats, un moment magnifique à partager. Le jour arrive et il mange sa chaussure, non mais dites-moi que je rêve.

L’anniversaire, un jour particulier, ça oui mais pas comme je l’entendais. C’est finalement le jour de l’année où le décalage entre parents et enfant est le plus visible, le plus criant, le plus désespérant. Jamais je n’oserais manger ma chaussure le jour de mon anniversaire, moi. C’est le jour lors duquel je me dis pff je suis comme tous ces parents qui calquent leurs désirs sur leurs enfants, les enfoncent dedans, les étouffent. « Non mais tu ne le sais pas et pourtant il faut que tu le saches, aujourd’hui est un jour génial. Si si, je t’assure un jour génial. C’est comme ça ». Et le coup du premier anniversaire… A 3 ans, Voilabébé1 nous explique que Noël, c’était « hier ». Et je voudrais que Voilabébé2 se réjouisse d’avoir 365 jours pour la première fois ? Lui qui ne sait pas compter jusqu’à 1…

Et puis ce mot… « Anniversaire ». Un anniversaire, c’est censé être une fête pour les enfants, non ? Alors qui a trouvé un terme si compliqué ? A commencer par le nombre de lettres. 12 ! Qui parle à ses enfants à l’aide de mots de 12 lettres ? « Chut les enfants, que vous bémoliseriez me ferait le plus grand bien ». Quel parent dit ce genre de choses ? Aucun. Le mot « choux-fleurs » à la limite. Ca se touche du doigt, ça se voit, ça se sent un chou-fleur. Mais « anniversaire »… Terme abstrait par excellence, il n’est pas même un concept et renvoie à un événement passé (la naissance) avec lequel il ne saurait être confondu ; il ne répète pas la naissance, il en signe seulement la commémoration. Non mais franchement !

Et puis quelqu’un de malin est arrivé, a inventé un truc sensationnel, je lui dis merci. Grâce à lui, ce soir, les yeux de Voilabébé2 vont pétiller, son sourire sera assuré. Subjugué, il voudra toucher l’invention du monsieur (ou de la dame) et nous lui dirons « ah non, on ne touche pas. Regarde c’est beau ! ».

Oui, une bougie, c’est beau. Qu’il en profite, ce soir, ce sera la première.

Joyeuse première bougie Voilabébé2 chéri !

Quand nos « tout-petits » deviennent-ils grands ? Enfin la réponse ! Et ça aide…

Une paire de nouvelles chaussures pour mon mariage… Le vendeur : « vous ne vous mariez pas demain ? » Qu’est-ce que ça peut lui faire ? « Des nouvelles chaussures, ça se patine. Portez-les quelques heures par jour au début, pas plus. Autrement, vous aurez les pieds en sang ». Je sors du magasin, rassuré : je ne me mariai pas le lendemain. Quelques heures par jour au début. Très bien. Mais dites, combien de temps ça dure, le début ? 2 jours, 2 semaines, 2 mois. Je me mariai dans 1 mois, j’étais moins rassuré…

Je me suis marié, mes pieds vont bien merci. Nous avons eu un premier enfant, Voilabébé1. Et la question du début a ressurgi. La sage-femme : « au début, faites attention à son alimentation. C’est important pour plus tard ». Pour mes chaussures, c’était 10 jours ; et pour un nouveau-né, combien de temps ça dure, le début ? On naît tout-petit et on le reste jusqu’à quand ?

Des enquêtes et études ont démontré que la malnutrition parentale ou infantile pendant les 1000 premiers jours pouvait avoir des répercussions sur l’état de santé, même à l’âge adulte. Dans les années 1980, l’épidémiologiste britannique David Barker a posé la question de l’origine précoce des maladies, en montrant qu’un petit poids de naissance, lié à une sous-nutrition, augmentait le risque de survenue d’infarctus du myocarde à l’âge adulte

Quelqu’un veut-il bien nous le délimiter ce début ? Hé bien oui, ça y est, c’est fait. Grâce à une initiative du Grand Forum des Tout-petits soutenue par Blédina, on le cerne notre début : 1000 jours (Napoléon et tes 100 jours, vous êtes battus).

1000 jours Le meilleur départ pour la vie

1000 jours pendant lesquels le mode d’alimentation agit fortement sur l’expression des gênes. Oui, ne vous en faites pas trop, moi aussi j’ai stressé. D’autant plus que sur le plan alimentaire, je suis un cas, allergique à (presque) tout. Et si nous n’avions pas fait ce qu’il fallait pendant les 1000 jours ? No souci, tout est réversible (dans les deux sens, certes), ouf. « Parce que même de petits changements au quotidien peuvent faire beaucoup pour demain… Et il n’est jamais trop tard pour agir ! » Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Charlotte. La petite fille dont on peut suivre l’évolution du mode d’alimentation lors des 1000 jours dans la vidéo ci-dessous. On voit ce qu’elle mange, concrètement. Et c’est ça l’intérêt du concept des 1000 jours : c’est concret.

Invité en compagnie d’autres blogueurs par Parole de Mamans et Blédina, nous avons discuté avec 3 médecins début juin : Thierry Harvey, gynécologue obstétricien à la maternité parisienne des Diaconesses, Marc Bellaïche, pédiatre gastro-entérologue et Louis-Dominique Van Egroo, médecin généraliste et médecin conseil Blédina.

Les blogueurs écoutent les médecins

Les blogueurs écoutent les médecins

Ils nous le confirment. La mesure des 1000 jours est pertinente, elle représente une phase de développement unique. Pendant les 1000 premiers jours, le mode d’alimentation agit avec force sur le développement de l’enfant. Nous disposons d’un capital santé. Il a bien fallu le constituer un jour. Quand ? Vous avez deviné : en grande partie, lors de ces fameux 1000 jours. J’en reviens à la fameuse question du début, pas tout à fait réglée. 1000 jours très bien, mais à partir de quand ? De la conception jusqu’à l’âge de 2 ans. 270 jours de grossesse + 2×365 jours (oh là là, et les années bissextiles alors ?!) = 1000 jours !

Agir lors de ces 1000 jours, c’est de la « programmation précoce ». Mais qui dit « programmation » dit « reprogrammation » toujours possible. Rien n’est jamais perdu !

La brochure des 1000 jours est disponible ici.

 

La rencontre Voilabébé / Scarlett Johansson

Comme tous les soirs, il traîne encore 5 petites minutes dans la cuisine avant d’aller faire dodo. Déjà en pyjama ou en caleçon, il a froid aux pieds sur le carrelage de la cuisine. Comme tous les soirs, c’est la routine et ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Fatigué, les cheveux en bataille, sa routine, ce garagiste de vingt-six ans y tient. Un film (Vicky Christina Barcelona, il est fan éternel de Scarlett Johansson), préparer la table du petit-déjeuner dans la cuisine (on en est là), et basta, au dodo. Mais ce soir, la routine résistera à tout sauf au coup de sonnette à venir. Ca, il ne le sait pas encore.

Coup de sonnette. Froid aux pieds mais pas aux yeux, il se dirige vers la porte d’entrée. Il ne se pose aucune question. Sûrement sa soeur ou le voisin de palier. Il ouvre. Elle est blonde. Cette femme au regard d’enfant, il l’a déjà vue quelque part. Il se souvient. Tous les soirs à la télévision. Cette femme, il en est fan. Il en rêve tellement qu’il n’aurait jamais rêvé la rencontrer. Et la rencontre est là, au pas de sa porte. Scarlett Johansson, la vraie, en vrai. C’est possible ça ? Non, bien sûr. D’ailleurs, ce n’est pas arrivé. C’est un livre, La première chose qu’on regarde de Grégoire Delacourt. C’est tout, juste un livre (dans le livre, notre garagiste ne regarde pas Vicky Christina Barcelona mais vous saisissez le concept). Dans la vie, Scarlett Johansson ne sonnera pas chez vous.

Scarlett Johansson

Et pourtant. Alors que Voilabébé jouait en pyjama avec son camion de pompiers, Scarlett Johansson s’est présentée chez les Voila. On sonne à la porte. Une voix masculine. Oui, je vous dois une précision. Ce n’était pas tout à fait Scarlett Johansson. L’idée à retenir ici est la suivante : sonnera chez vous la personne dont vous êtes réellement fan. Je suis par exemple bien plus Penelope Cruz que Scarlett Johansson. Quel intérêt dans ces conditions à entendre Scarlett Johansson à l’interphone ? Aucun. Penelope Cruz, là, ça devient intéressant. Un adolescent voudrait entendre Kev Adams sonner à la porte, un geek Steve Jobs et Voilabébé2 sa mère. Vous avez saisi le concept.

On sonne à la porte. Une voix masculine. Nous dégageons le loquet et à la vue de notre invité surprise, nous comprenons que Voilabébé ne s’en remettra pas de sitôt. Ce monsieur n’a pas le regard enfant mais une pile de calendriers dans la main droite. Voilabébé rêve éveillé. Un pompier !

Radio Ga Ga

Voilabébé est tout micro et il commence à parler. De mon côté, j’ai commencé à parler… au micro.

Karine, animatrice très sympa de l’émission De parents à parents sur les ondes de Radio Lyon 1ère, m’a invité à parler bébé en compagnie d’une maman blogueuse, Aude, rédactrice du blog Yeude.fr. Et j’ai parlé bébé. Dans tous les sens du terme.

En début d’émission, Karine annonce accueillir  » deux grands enfants ». C’est exactement cela. En pénétrant dans le studio de radio, je me sens comme un bébé dans l’eau, c’est pour dire. Un peu comme le jour où l’on emmène bébé au bureau. Tout est nouveau, tout est grand, tout est drôle : l’imprimante taille gratte-ciel (selon le référentiel bébé), le meuble carré qui roule, l’agrafeuse ouverte qui, telle une mâchoire de crocodile, lui procure des frissons d’effroi et de plaisir. Le studio de Radio Lyon 1ère me procure le même effet. Tout est nouveau, grand, drôle. Des micros de la taille d’un (petit) ballon de rugby, la régie emplie de machines qui clignotent. Pas de crocodile, heureusement. Un grand bébé, voilà, je suis un grand bébé qui veut toucher à tout, n’ose penser à rien et se prend la jambe dans le pied de la caméra.

Photo radio

Dans 5 secondes, c’est à nous. Je me demande comment sortira le premier mot, s’il sera compréhensible, bien français, ou une espèce d’infect galimatias de grand bébé. « Ga ga ga » peut-être. Et la conversation s’engage, tranquille. Aude décrypte les premiers pas de l’enfant. Je présenterai ensuite les lieux où sortir avec son enfant en bas âge, notamment à Lyon et sa proche banlieue. Stupeur, je parle français. Karine et Aude également. Tout va bien. Nous échangeons,des conseils, des anecdotes, et des rires. Vous pouvez nous écouter ce mercredi 2 avril à 9h35 sur Radio Lyon 1ère (90.2 FM). Vous êtes davantage son et lumière ? N’hésitez pas à visionner le podcast ci-dessous. La radio, j’en suis gaga !

 

Merci Karine d’avoir su nous mettre brillamment en confiance. Merci à Gérald en régie et à Thierry pour sa patience (je suis désolé pour le pied de la caméra !).

Retrouvez :

les blogueurs « De parents à parents » sur la page Facebook de l’émission

le programme des futures émissions sur le blog de Karine

un descriptif de l’émission et les liens vers les blogs des autres intervenants

 

L'équipe des blogueurs qui intervient chaque semaine dans l'émission De parents à parents

L’équipe des blogueurs qui intervient chaque semaine dans l’émission De parents à parents

Le repas de bébé, un thriller américain

La main crispée sur l’accoudoir, les genoux rentrés, la bouche entrouverte, je guette, fébrile. J’attends la seconde d’après. Elle arrivera, c’est certain, sous quel emballage, je n’en sais rien. Une seconde zen, une seconde bamboula, une seconde crachée, criée, je n’en sais rien. Je ne détiens aucune clef, on joue avec mes nerfs, les rebondissements à répétition m’éprouvent. Je regarde un thriller : le repas de Voilabébé. L’explosion, la course-poursuite, les cris… Starsky et Hutsch peuvent garer la voiture et rentrer à la maison, on a trouvé mieux.

J’imagine Voilabébé, des étoiles dans les yeux : il veut être scénariste à Hollywood et vient de décrocher un entretien avec le réalisateur de 24 Heures Chrono.

Meilleure série américaine Meilleur thriller américain

Le réalisateur : « Monsieur Voilà ? Asseyez-vous là, je vous prie »

Voilabébé grimpe dans la chaise haute.

Le réalisateur : « Vous me paraissez bien jeune. Vous n’avez pas menti quant à votre âge ? »

Voilabébé : « juste de quelques mois ».

Le réalisateur : « vous êtes un créatif on dirait. Parfait. Pour autant, le job qu’on propose est rude vous savez ».

Voilabébé joue avec sa cuillère.

Le réalisateur : « notre métier est ardu. Il s’agit d’instaurer tous les jours un climat de tension, un suspense insoutenable, un rythme de folie, dans des millions de foyers calmes et sans histoires. Vous savez faire ça ? »

Voilabébé : « mon papa dit que oui ».

Le réalisateur : « tous les jours ? Je ne vous cache pas que nos scénaristes ont déclenché des mouvements sociaux à plusieurs reprises ces derniers temps. C’est rude de trouver chaque jour une nouvelle manière de surprendre le spectateur ».

Voilabébé : « je crois que papa aimerait bien que je fasse grève de temps en temps ».

Le réalisateur : « nous devons apporter du mouvement là où il n’y en a pas, voilà la clef. Notre public est mollement assis dans un canapé, sans bouger. Il se pose devant le poste de télévision. L’action, c’est nous ».

Voilabébé : « papa dit qu’après m’avoir donné à manger, il se relève toujours du canapé avec une crampe ».

Le réalisateur : « très fort monsieur Voilà. En revanche, vous pourriez arrêter de taper sur la chaise avec la cuillère, on ne s’entend plus ? »

Voilabébé : « nan, nan, nan ».

Le réalisateur : « monsieur Voila, ne faites pas l’enfant ».

Voilabébé : « excusez-moi ».

Le réalisateur : « je vous en prie. Tiens, je manque à tous mes devoirs, je ne vous ai pas demandé monsieur Voila… Vous avez dîné ? »

Ici, le lieu de vacances préféré des bébés

En 6 semaines de vacances, le lieu préféré de Voilabébébé, c’était ici.

Ici, on arrive fourbu. Les uns bronzés, les autres pas tout à fait encore, tout le monde heureux d’être enfin ici, ni avant, ni après, une parenthèse. Les vacances. Les parents marchent à pas lents et repèrent les lieux. La luminosité est incroyable, les voitures restent à l’entrée et personne ne se soucie du peu de café renversé là, à nos pieds. Superbe.

Ici, comme tout lieu de vacances prisé, le soleil brille, on sort les lunettes noires et se rappelle avoir oublié la crème solaire. Ici, rien n’est gratuit mais les prix sont affichés en gros à l’entrée à côté de l’écran total. Pratique.

Voilabébé s’assoit dans l’herbe et j’enlève ses chaussures. Ici, on vient comme on est. Les deux mecs qui jonglent là devant et le couple de vieux assis derrière nous. On se pose et regarde la carte de la région ou on pratique un sport. On pourrait même changer Voilabébé paraît-il. Un bel exemple de comblement du fossé entre générations. Superbe.

Ici, Voilabébé est déchaîné. A peine entré, il se jette enfin sur les animaux, tente d’attraper le cochon rose et trébuche sur le mouton un peu vert en criant « Bêêêê ». En véritable lieu de vacances, ici, les gens sont nombreux et font du bruit. Voilabébé est l’un d’entre eux. Il crie, hurle, fait des bruits, n’importe lesquels. Nous nous ruons vers Voilabébé et, laissant de côté le repérage des lieux, tentons de ne plus nous faire repérer. Nous passons la porte et emmenons Voilabébé loin des animaux, sa passion, et lui faisons sentir le souffle du vent sur les mains et dans les cheveux. Il aime, il rit, il ne veut plus partir.

Et puis, il est temps de partir d’ici et d’aller là-bas. Voilabébé se traîne, hurle. Ses vacances sont finies pour un temps. Jusqu’à la prochaine station service…

Aimer, dormir et jouer

J’ai beaucoup aimé la nouvelle
vidéo de Pampers.

Aimer. Dormir. Jouer. Un patchwork de mots picorés par-ci par-là qui, collés ensemble, donnent la vie de bébé. Voilà le nouveau slogan de Pampers. Nos bébés sont tous différents. Certains ont le sourire édenté, d’autres rigolent mangeant et bavant. Les uns ne s’endorment que dans les bras de leurs parents, les autres recroquevillés, la tête fourrée dans nounours.
Tous différents mais tous réclament la même chose : être aimé, dormir et jouer.

Pour l’illustrer, Pampers a justement choisi le patchwork : des scènes de vie de bébés picorées par-ci par-là sur YouTube qui collées ensemble, croquent avec tendresse la vie de bébé : aimer, dormir, jouer !!

Le nouveau slogan et la vidéo ont été présentés à Voilapapa par la marque.

On change les couches ou les couches changent la vie ?

Je suis embêté. J’ai fait un test et maintenant je suis embêté..

Je vous raconte. Pampers dépose deux paquets de couches : la nouvelle Baby-Dry (en comparaison avec la Baby-Dry précédente, elle dispose d’un voile absorbant 20 % plus long). Comme Voilabébé se trouve être à la frontière entre 2 tailles (le lot éternel de ma vie quand il s’agit d’acheter des chaussures, pas vous ?), nous obtenons un paquet taille 3 et un paquet taille 4. Que portait Voilabébé avant le test ? Des couches Pampers ? Euh non, pas toujours… Et il dormait Voilabébé avant le test ? Euh, non pas toujours non plus…

Le test arrive. Couches taille 3. Voilabébé se réveille toujours vers 5 heures du matin en pleurant pour ne plus se rendormir. La couche doit-elle être incriminée ? Les meilleurs experts se sont penchés sur la question. J’ai entendu le résultat de leurs perquisition qui tient en 3 mots : aucun résultat tangible.

Quelle Baby-dry à votre avis ? La 3 ou la 4 ??

Quelle Baby-dry à votre avis ? La 3 ou la 4 ??

Devant Voilabébé et sa carrure de footballeur américain, nous décidons de passer à la vitesse/couche supérieure : la 4. Et le résultat de devenir tout à fait chiffrable, tangible. La Baby-dry taille 4 = 28 heures de sommeil en plus en 15 jours pour les parents (euh pour Voilabébé aussi bien entendu) ! La nouvelle Baby-dry taille 4 fixée, Voilabébé dort 2 heures de plus chaque nuit. Il se réveille désormais à 7 heures du matin sans pleurs systématiques. Bonheur !

Oui mais voilà, je suis embêté. En tant que blogeur j’ai envie d’écrire caustique, dire « ça j’aime et j’aime pas. Les deux en même temps ? Oui, les deux en même temps. Je dis ce que je veux, c’est moi qui blogue ». Et voilà qu’on m’apporte 28h de sommeil sur un plateau. 28 heures de sommeil.. en 15 jours !! Que voulez-vous que je vous dise ? J’aime ? Ben oui…

Une prochaine fois, je vous raconterai  mon voyage dans l’antre où la nouvelle Baby-dry a été conçue. Mais c’est une autre histoire.

Le sommeil de bébé, c’est pas sorcier

Il paraît que la visite d’une tribu reculée, recroquevillée autour de la maison de l’homme le plus rassurant du village, le sorcier, est compliquée à organiser. Le chemin jusqu’à l’entrée du village, ça va. C’est l’étape d’après qui est moins facile pour une raison simple qui se répète de village en village : le rituel. Un ensemble de gestes et d’attitudes qui te paraissent sans intérêt, mais auxquels ils tiennent, eux, comme à la prunelle de leurs yeux. Et finalement, pas besoin d’être une tribu reculée (ça rassemble à quoi d’ailleurs une tribu qui recule ?), c’est vrai partout. Ici, on entre chaussures aux pieds, là en chaussons, là-bas on ne nous fait même pas rentrer. Le rituel, c’est compliqué, on ne sait jamais sur quoi on tombe, à quelle convention se conformer. Ca me dépasse.

Coucher un enfant, de manière tout à fait basique, ça doit ressembler à ça :

1. Je veux coucher Voilabébé

2. Je couche Voilabébé

3. Voilabébé est couché

4. Voilabébé dort

Et ça se réduit souvent à ça :

1. Je veux coucher Voilabébé

2. Je veux coucher Voilabébé

3. Je veux coucher Voilabébé

4. Voilapapa s’est fait coucher par Voilabébé

Et voilà que j’entends que pour coucher un bébé, il y a un rituel. L’horreur. On a essayé l’autre option : ne pas rentrer dans le village du Sommeil de bébé. Cette option pose un problème certain : pas de rituel certes mais pas de sommeil non plus. Ni pour l’enfant, ni les parents. C’est intenable, nous n’avons plus le choix : il va falloir se frotter au rituel.

A quoi ça ressemble un rituel ? Au lieu d’avoir d’une action, tu en as 15 minimum. C’est un peu le même principe que le palan. Imaginez-vous soulever un tronc d’arbre (ça vous arrive souvent avouez) à l’aide d’une corde. Le tronc est trop lourd, il ne bouge pas d’un millimètre. Echec. Ton voisin, lui, soulève un tronc d’arbre identique sans effort ! Comment fait-il ? C’est simple. Sa corde, il en a fait un palan. Il ne s’est pas contenté d’accrocher la corde au tronc d’arbre. il a fait des dizaines d’allers-retours avec la corde entre le tronc d’arbre et son tronc à lui et le tour est joué : le palan ainsi créé démultiplie les forces. Soulever le tronc d’arbre devient un jeu d’enfant.

Le rituel, c’est la même chose. C’est censé rendre les choses plus simples parce que chaque action est décortiquée, démultipliée, millimétrée. On ne compte plus 4 étapes mais 4 étapes décortiquées en dizaines de sous-étapes et de sous-sous-étapes :

1.

11.

111.

112.

113.

12.

121.

etc.

Le délire… Le palan, c’est pratique mais quand tu l’achètes tout fait en magasin. Voilà où réside le drame du rituel : toutes les étapes, tu te les tapes. C’est peut-être rassurant mais ça n’en demeure pas moins fastidieux. Je n’y arriverai jamais. Voilabébé ne dormira jamais, et moi non plus.

Et j’ai participé à une table ronde de blogueurs organisée par Pampers et Fisher Price

Les blogueurs présents lors de la table ronde Pampers-Fisher Price

Les blogueurs présents lors de la table ronde Pampers-Fisher Price

Et voilà que la discussion lors de cette table ronde m’a apporté deux éclairages.

D’une part, je n’avais pas fait le tour de tous les éléments influant sur la qualité du sommeil. Le lit, l’heure du coucher, la p’tite histoire, certes. J’avais oublié la couche ! Je n’avais pas pensé au fait qu’une couche plutôt qu’une autre change la manière de dormir. Une étude européenne menée par Pampers montre pourtant que la couche et le sommeil ne font qu’un…

L’intervention d’Aude Becquart, consultante en puériculture, m’a apporté d’autre part une aide déterminante, notamment sur un point : le rituel, c’est pas sorcier. Il n’a pas à devenir immuable et sacré. Si bébé est rassuré et accepte de dormir, c’est bien le signe que les gestes posés sont bons (j’interprète à ma manière, ce ne sont pas les propos d’Aude Becquart). Une telle manière de voir les choses semble tout à fait logique ? Certes. Mais à force d’entendre parler de rituel, je suis heureux d’entendre de la part d’une professionnelle que « rituel » ne rime pas nécessairement avec « formel » mais bien avec « bien-être » et « mise en confiance ». Le geste concret que j’ai retenu de la part d’Aude Becquart et applique tous les soirs : une fois le moment du coucher passé avec Voilabébé, je quitte la chambre en 10 secondes, pas une seconde de plus ! Pas d’au revoir déchirant : le sommeil n’est qu’un bon moment à passer…