Voilapapa a 1 an : les 12 mois d’un papa !

Voilapapa est encore tout bébé. Le blog souffle sa première bougie aujourd’hui. Une légère flamme qui vacille, rétrécit ou s’allonge au gré du nombre de visites. Grâce à vous, Voilapapa est loin de fêter sa première année d’existence seul : merci pour votre présence fidèle !

Voilapapa est également loin d’être seul pour une autre raison : il a un frère jumeau… Le blog de Papa Lion a en effet vu le jour au même moment que Voilapapa (mais dans une autre blogmaternité) ! En guise de fête d’anniversaire, Papa Lion et Voilapapa retracent ensemble les 12 mois de la vie d’un papa.

Janvier

Point de méthode Assimil pour les parents, le premier jour de l’année balance la sauce. Toute la sauce… Les jours fériés Voilapapa ? Oublie. Le lever à 11h Voilapapa ? Oublie aussi, l’an prochain tu crieras Bonne année dès 23h et t’en iras te coucher dare-dare.

Février

Papa Lion entrevoit le printemps et s’accroche à l’idée que les jours rallongent. Février, lui, s’accroche plutôt à l’hiver. Le calendrier s’accroche au mur mais ne tourne pas la page et le sérum physiologique vient à manquer. Les virus succèdent aux bactéries. Les antibiotiques, c’est pas automatique, d’accord, et c’est bien dommage. Papa Lion se dit que l’hiver est bien long.

Mars

Mars, le dieu de la guerre. Le mois de la guerre aussi. La guerre des nerfs.

« Viens Voilabébé, profitons du rayon de soleil pour prendre l’air ! »

Oh oui papa, j’en ai marre de jouer dans le salon !! »

(La pluie se fait entendre)

« Euh, tu es sûr que tu ne veux pas retourner jouer dans le salon Voilabébé ? »

Avril

Papa Lion voudrait sortir les maillots de bain. Maman Lionne rappelle qu’il ne faut pas se découvrir d’un fil. Papa Lion trouve que Maman Lionne a des proverbes d’hier. Maman Lionne rappelle simplement qu’il faut encore froid, aujourd’hui. Les enfants applaudissent des deux mains. Une éclaircie : Papa Lion est en manches courtes. Le lendemain, Papa Lion est enrhumé.

Mai

« Voilabébé, le moment est venu pour ton père de t’apprendre la vie : on va ouvrir un petit commerce. Un brin de muguet, 1 euro. Tu vois, le business, c’est facile ».

« Tiens papa, je me suis occupé du stock ».

« Aaargh, les tulipes de ta mère ! »

Juin

Le jour des trois fêtes les plus importantes de l’année : la fête de la musique, la fête de l’école, la fête des pères. L’année scolaire touche à sa fin. L’heure du bilan et la porte entrouverte sur deux mois de vacances d’été. Celles qu’on appelait autrefois les grandes vacances. Deux mois avec Papa Lion. Je ne sais pas pour eux, mais pour moi, juin, c’est la fête.

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Juillet

(Les Voilà pris dans un embouteillage)

« Tu l’avances ta caisse ? »

« Papa, tu sais, partir en vacances en juillet, ce n’est pas malin ».

« Euh, répondre à ton père n’est pas très malin non plus ».

« Comme tu veux papa, mais à la télé, ils ont montré un troupeau de vélos qui devait bloquer les routes tout le mois de juillet ».

Août

Pétard, il fait chaud. C’est la piscine, c’est le rosé, c’est la route. Les petites cousines, les rires, les petits bobos. Les mollets tout bruns, le sable entre les orteils, le dernier bain, le dernier des derniers, promis Papa Lion. Avec ses deux enfants, Papa Lion fait des châteaux à la pelle. Certains s’interrogent : lequel des trois s’amuse le plus, la pelle a la main ? En août, Papa Lion a la vague dans l’âme.

Septembre

« Tu fais quoi papa dis ? »

« J’écris au ministre Voilabébé ».

« Pourquoi, tu veux l’inviter à dîner ? »

« Je lui demande plutôt de déplacer la rentrée des classes au mois de juillet ».

« Mais pourquoi papa ? »

« Pour que tu arrêtes de bousiller tes nouvelles chaussures à la première flaque d’eau venue ».

Octobre

Papa Lion pense encore à août, aux pelles, à la vie de château de sable. Avec le calendrier, Papa Lion se mange un râteau. Mais il faut se recouvrir d’un fil. Les enfants sont tout blancs et les journées bien grises. Les enfants parlent d’Halloween. Les annonceurs nous annoncent déjà Noël. L’automne triomphe, et la fin de l’année qui n’est même pas proche.

Novembre

« Papa, c’est quand Noël ? »

« Pas maintenant Voilabébé, papa est occupé ».

« Papa, c’est quand les vacances ? »

« Pas maintenant Voilabébé, je t’ai dit que j’étais occupé ».

« Papa, c’est quoi maintenant ? »

« Pas maintenant Voilabébé… »

«  Euh… alors c’est quand ?? »

(Novembre, le mois sans)

Décembre

On y va tout droit et, comme chaque année, ça ne loupera pas : Noël. Les enfants laissent subrepticement traîner des catalogues de jouet. Papa Noël est dans toutes les conversations. Comment il fait, par où il va passer, et si il se trompe ?

Un an a passé. Les enfants ont grandi. Papa Lion les chérit, à vie.

Source : éditions Naïve

Mel Gibson, ce père de famille

On tambourine à la porte. Trois semaines que nous vivons en autarcie, à pas feutrés, que toutes les visites sont programmées. Il est minuit et on tambourine à la porte. J’approche de la porte d’entrée, lève les yeux et croise le regard interrogateur de Voilamaman, postée en haut de l’escalier, Voilabébé dans les bras. Je sais que c’est à moi d’y aller.

La porte ouverte, la femme blonde qui se présente devant moi baragouine à tel point que je ne comprends qu’une seule chose : toi, tu as été bercée un peu trop près de la bouteille. Dans la peine, j’entends qu’elle est l’une de mes voisines. Jamais vue. Et elle souhaite que je vienne l’aider à configurer la manette de sa console de jeux vidéo. Soit. Le personnage est saoul, imposant, la demande est confuse, et Mel Gibson ne devait pas être moins angoissé au moment de quitter la tanière familiale pour combattre le roi d’Angleterre, cet oppresseur.

Ma voisine habite une pièce unique, minuscule. Un taudis. On finit par trouver la fonction « Langues », on discute et on sympathise. La tension redescend peu à peu.

Jusqu’au moment où elle devient à nouveau fébrile, parle dans un hoquet irrépressible et tourne autour de la table, de plus en plus rapidement. « Je suis lieutenante de gendarmerie, tu sais, lieutenante de gendarmerie. Tu me crois, tu me crois ? » Oui, je veux bien te croire. Et rentrer me coucher aussi. « Je suis lieutenante de gendarmerie et j’ai une arme ». Et la voisine, gendarme ou pas gendarme, de sortir une arme, un pistolet, pas très grand, mais un pistolet quand même. En une seconde, l’ambiance change et tout devient moins rigolo. J’étais bien content d’avoir réussi à trouver la fonction « Langues » et ne comptais surtout pas m’éterniser ici. Encore fallait-il réussir à prendre congé sans crisper la gendarmette. Ca ne s’est pas trop mal passé.

Tout seul, j’aurais tenté de me rassurer : « elle la tient comme un jouet, c’est sûrement une fausse », « pourquoi un gendarme sortirait aussi facilement son arme de service ? », « je lui ai rendu service, elle n’a pas de raison de m’en vouloir », etc. Mais je ne suis pas seul, je suis père de famille. Et un père de famille, ça ne  laisse rien passer. Je ferai tout. Je me renseignerai, saurai si ce type d’armes existe vraiment, ce qu’est vraiment une lieutenante de gendarmerie, qui a le droit de porter une arme et qui n’a pas le droit et ainsi de suite. Et le soir, je ferme les volets.

Je n’ai pas son courage – même pas 1 % – mais désormais, je comprends l’acharnement de Mel Gibson.

Sans rien dire

Je ne sais plus quoi dire.

La grossesse, c’était l’attente. On gravitait autour du principal intéressé sans jamais le voir. Que dire ? L’événement restait à venir, Voilabébé n’était pas tout à fait là, rien n’avait encore eu lieu. Et j’écrivais pourtant, beaucoup. Au rythme de trois articles par semaine. Alors que je pensais avoir si peu à dire…

Et Voilabébé est arrivé. Il s’en est passé des choses depuis la naissance. Je devrais avoir tout à dire. Je les vois bien ces petites anecdotes de la vie, celles qu’on dit. Voilabébé est léger mais nous fait crouler (et écrouler de rire) sous les mimiques. Celle du chef d’orchestre qui écarte les bras avec une autorité suprême et le regard inspiré, celle de la chasse à l’antilope quand, tourné sur le ventre, il guette, s’apprête à ramper mais, en vieux bonhomme, sait ne pas se faire repérer. Elles sont tellement présentes ces choses à dire que je ne sais plus où commencer (Ceci pour dire que j’ai mis du temps à revenir.. Un immense merci pour tous vos messages ! Vous m’avez manqué !)

Je ne sais pas les dire.

Une fois lavé et le cordon coupé, on l’a posé sur moi aussi sans rien dire. On a bien fait de ne rien me dire : je ne me suis rien dit non plus. « Tu te rends compte, tu es papa, pa-pa, non mais tu te rends compte ». Non, ce genre de phrases, on les répète avant, à l’époque de la grossesse. Pas pendant. Pendant, tu te fous de savoir ce que c’est un papa. Ce que ça implique, tu t’en moques. Ton enfant est né et va grandir. Et toi aussi : tu es un nouveau papa… et tu vas grandir. Alors tu ne te dis pas « oh là là, mais je ne sais rien faire. Que vais-je faire de toi ? ».

Non, tu fais. Sans rien dire.

Quand tu reçois un invité à la maison, tu ne sais peut-être rien faire, ni la cuisine ni le lit. Mais quand il arrive, ton invité, tu le reçois quand même. Tu lui serres la pince, tu lui adresses la parole, tu sais ouvrir la poignée de la porte de sa chambre.

Tu fais. Sans rien dire.

L’accueil de Voilabébé, c’est bien pareil. Avant la naissance, tu te sens désarmé face à l’immense tâche à venir. Et tout le monde t’énerve : « pff, mais ça vient tout seul, tu verras, c’est extraôôôrdinaire ».  Et le pire, c’est que c’est la vérité. Le jour de la naissance, tu ne demandes à personne comment porter ton enfant. Tu le portes. Tu demandes, en revanche, comment changer une couche. Mais c’est toi qui le changes. La nuit, tu ne te poses pas la question de savoir si tu es fatigué ou pas. Tu te lèves.

Sans rien dire, tu le fais.

Et Voilabébé est là, devant toi. Tu voudrais dévorer ses joues rebondies, accrocher ces grands yeux de ton regard, passer la journée à lui faire des papouilles dans le cou. Il est fort, Voilabébé.

Sans rien dire, il donne plein d’envies à Voilamaman et Voilapapa. Ca le fait.

Le 14 juillet, je n’ai pas osé

Samedi dernier, la nation était en fête. Tout le monde est concerné, les non papas, les papas et les futurs papas. C’est ça, l’esprit de la République. Samedi dernier, nous étions au plein coeur de l’été et le barbecue entre amis n’a pas fait long feu. La pluie était de la partie. C’est ça, un 14 juillet au nord de la Loire.

Un 14 juillet en tant que futur papa, je ne connaissais pas.
Réfugiés à l’intérieur depuis un bon moment, nous devisons autour de la table basse, l’apéritif s’éternise. Et une amie d’aller chercher son bébé qui dort à l’étage, petit bout né trois semaines auparavant. La maman et son enfant entrent dans le salon, le second dans les bras de la première. Le bébé est tellement petit, semble si vulnérable. Il m’impressionne, je reste interdit. Et dire qu’à la naissance, le nouveau-né est encore plus petit, plus frêle aussi. Je n’ose pas demander à la maman de prendre le bébé dans les bras. Quoi, tu n’oses pas alors que dans un mois, tu seras papa ? Mon coeur bat la chamade. Le 14 juillet, je n’ai pas vu de feu d’artifice. J’ai vu un nouveau-né.

Neuf mois pour devenir papa

9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2… Le compte à rebours est bien entamé. Dans un mois et demi, c’est le décollage vers une autre sphère : la galaxie des papas. Comme son nom l’indique, c’est une voie lactée entièrement peuplée de papas, de leurs espoirs, leurs peurs, leurs désirs, etc. Je vais donc en faire partie, je serai un papa parmi tous les autres papas. Et papa, c’est un vrai statut. A la crèche, à l’école ou au tennis club-house, je dirai : « bonjour, je suis le papa d’Untel/Unetelle » (on ne connaît pas le sexe,  et le prénom, c’est un vrai sujet). Je ne me présenterai pas par mes prénom et nom. Quand tu es papa, c’est écrit sur ton front. Ouh là.

A partir de quand se sent-on devenir papa ? Dans mon cas, certainement pas quand ma femme m’a annoncé être enceinte (joie !). On se sent heureux, surpris, mais certainement pas papa. On essaie de réaliser : « on attend un enfant, on attend un enfant, on attend un enfant ». Mais on ne se répète pas : « je vais être papa, je vais être papa, je vais être papa ». Nuance de taille.  Le sentiment naît peu à peu au cours des neuf mois de grossesse (la nature est bien faite) quand quelques événements vous hurlent à l’oreille : « tu vas être papa, tu vas être papa, tu vas être papa ». Ce sont ces moments où l’on prend conscience qu’une nouvelle personne arrive : la première échographie, les dialogues sur le ventre de la maman, les coups de plus en plus prononcés. On se dit alors : « il y a bien quelqu’un mais il semble tellement vulnérable »… Il faut bien que quelqu’un se charge de lui : papa et maman !