Après l’heure, c’est encore l’heure

Après l’heure, ce n’est plus l’heure. Sage adage populaire. Il permet de triompher de toute situation. Un entretien d’embauche prévu demain à 14h ? Portez le costume le plus strict, subissez des heures d’entraînement avec le père de votre meilleur ami, si vous n’êtes pas à l’heure, c’est peine perdue. Après l’heure, ce n’est plus l’heure.

La grossesse semble pourtant faire exception. L’heure du terme est fixée dès le troisième mois. Que le bébé arrive avant l’heure, il sera à l’avance et prendra simplement son temps à la sortie. Qu’il arrive à l’heure dite – le jour du terme -, il fera figure d’exception (l’accouchement n’est pas un entretien d’embauche, c’est confirmé) ! Seuls 4 % des naissances ont lieu le jour du terme. Qu’il arrive en retard, on l’accueille avec autant de plaisir… Alors, remise ton costume au placard Voilabébé, arrête l’entraînement… Et rejoins-nous !

La date du terme et la courbe de l’impatience

A 3 mois, le gynéco donne une date de terme. Il ne se prend pas pour Dieu le père, il se prend seulement à l’exercice des probabilités. Selon l’évolution du foetus au jour de l’échographie des trois mois, le jour le plus probable de naissance est le 13 août (dans notre cas). Et la courbe de Gauss de se mettre en place.

Au sommet de la courbe, le 13 août, les chances de naissance sont maximales. Plus on s’éloigne de cette fameuse date du terme, plus les chances de naissance s’amenuisent, tendent vers 0 % de probabilité.

Les dates entourant le 13 août – les 11, 12, 14 et 15 août – supportent encore des valeurs très élevées. Le bébé a certes moins de chances de naître le 11 août que le 13 août mais cela reste fortement probable. Et pourtant…. Comme nous sommes entrés dans le champ des probables depuis un certain temps (8 mois et 1 semaine, voire plus tôt), notre patience s’essouffle. A force d’espérer l’arrivée du bébé le lendemain, on la repousse dans son esprit à la semaine suivante. Bref, alors que les chance de naissance n’ont jamais été aussi fortes qu’à partir du 11 août, nous ne ressentons plus son arrivée comme aussi imminente que le 31 juillet ou le 3 août. L’impatience est une bien curieuse science mathématique…

Le pouvoir des pavés sur le calendrier

Nous entrons dans les deux dernières semaines de grossesse. Le bébé peut désormais sortir à tout moment jusqu’à quatre jours au-delà de la date prévue. Nous sommes à terme, c’est plus court de le dire ainsi. Mais personne ne vient encore. Pourtant, il serait bien aDéconnexionvisé de nous rejoindre bientôt. Nous emploierions alors notre mois d’août à le cajoler et à nous reposer. Mais personne ne vient. Et les conseils fleurissent pour avancer l’échéance : « lave les carreaux » et « roule sur les pavés du Vieux-Lille » sont les plus entendus ». Sont également évoqués la marche en forêt, la piscine, la peinture, le vélo et l’incontournable méthode italienne.

Les pavés du Vieux-Lille

Et l’interlocuteur d’évaluer l’efficacité de chaque manière à l’aune de sa propre expérience : « nous avons marché cinq bonnes heures mais il est venu cinq jours plus tard », « la veille de l’accouchement, je peignais les murs de l’appartement de mon frère. Le lendemain, j’étais à la maternité », etc. a vue de nez, ces différentes manières sembleraient agir sur la date d’arrivée du bébé une fois sur deux. Autant dire pas assez pour établir une règle. Ou alors certaines femmes sont sensibles à ces agissements mais d’autres non. Et comment savoir dans quel camp se situe Voilamaman ? J’ai tendance à croire que le bébé vient quand il doit venir…