Bébé ne fait plus son rototo

Hier, j’ai accompagné ma femme au cours de préparation  à l’accouchement. Les filles sont affalées chacune sur son matelas, moi calé au pied de celui de ma femme. Je ne fais pas le fier. On m’a dit que je pouvais venir, je suis venu. C’est l’unique raison. Autrement, sur le plan de la légitimité, je suis au niveau zéro, à la cave même. Et la sage-femme d’aborder le sujet du jour : l’allaitement. Les filles posent des questions, entrent dans l’échange. Je souffle et tente de me raccrocher aux branches. Et Voilapapa de se remémorer les éléments concrets que l’allaitement lui évoque. Comme dormir chez des amis et devoir aller au petit coin la nuit sans trouver l’interrupteur. On souffle et on rassemble ses idées avant de se lever. « Bon, je dois d’abord sortir de la chambre. La porte est à gauche derrière la petite étagère. J’arrive ensuite dans le salon. Là, je peux longer le canapé pour m’assurer de traverser la pièce dans la bonne direction et trouver la porte des toilettes ». On décide de se lever et là, horreur. La petite étagère est introuvable, le canapé a disparu. On a tout enlevé, les sens se perdent.

Voilà ce qui m’est arrivé hier au cours de préparation à l’accouchement. Je souffle et rassemble mes idées avant d’entrer dans la discussion. Je me souviens bien du rototo, c’est rigolo. Je me rappelle aussi goûter le lait sur la main pour en contrôler la température. Pour tenir le bébé lors de l’allaitement, je n’ai pas tellement d’idée mais je serai attentif à une chose : maintenir sa nuque. Et là horreur. Le bébé ne fait plus de rototo. La nouvelle m’abasourdit, me laisse groggy. Heureusement, je suis déjà couché. C’est bien fait, les cours de préparation à l’accouchement. Un à un, mes faibles repères s’autodétruisent. Chauffer le lait ? N’y pensez pas. Tenir la nuque ? Le nouveau-né a  déjà un réflexe de maintien. Et où sont passées les mamans qui donnent le biberon au nouveau-né ? Comme l’étrange sentiment que les années 1980 et 1990 sont une parenthèse dans l’histoire.